Tranchant Fernand, militaire Tournaisien.
Fils
de François, policier communal, et de Marie Ratte, Fernand Edmond
Tranchant est nè à Tournai le 10 décembre 1923.
Sportif, passionné de football, il a fait partie, en compagnie
de son frère aîné, Jules, des équipes de
jeunes de la Royale Union Sportive Tournaisienne.
Une carrière pleine de promesses
Durant la seconde guerre, Fernand Tranchant est obligé, à
plusieurs reprise de quitter, en catastrophe, le domicile paternet,
fuyant par les toits ou les jardins afin d'échapper aux
perquisitions ordonnées dans le cadre du S.T.O. ( Service de
travail obligatoire instauré par l'ennemi, à son profit.
Le 10 octobre 1944, un mois après la libération de la
cité des cinq clochers, Fernand Tranchant est engagé
volontaire pour la durée de la guerre au bureau de recrutement
et de recensement n°5. Le 19 décembre de la même
année, il entre au service actif au 10e Bataillon de Fusilliers,
ce dernier avait été créé à Casteau,
quelques jours plus tôt, le 11 décembre. Dès le 13
février 1945, ce bataillon est affecté à la 3e
Armée américaine en vue d'effecteur diverses missions de
guerre au Grand-Duché du Luxembourg : contrôle des voies
de communications de l'axe Luxembourg-Ettelbrück, protection de la
station émettrice de Junglinster, garde des localités
évacuées le long de la Moselle et de la Süre
jusqu'à Echternach. Le 10e bataillon franchira la Moselle, le 6
mars 1945, pour gagner Trèves, Bad Kreuznach et Wittlich. Il
franchira ensuite le Rhin, le 4 avril 1945 et sera ramené en
Belgique le 13 juillet pour des missions de garde du port de Gand ainsi
que des dépôts de l'armée.
Le 1er août 1945, le soldat Fernand Tranchant est
commissionné au grade de caporal et le 1er mars 1946, au grade
de sergent. Le 12 mai 1946, il entre à l'école des
Sous-Officiers. Après être passé par le 13e
bataillon de la 2e Brigade d'Infanterie, il appartient à partir
du 15 janvier 1947 au 12e Bataillon de Ligne. En juillet 1947, il
épouse Suzanne Coinne, modiste, fille de Georges,
décédé en 1938 à l'âge de 37 ans, et
de Valentine Verdière.
Le 22 mars 1948, il est détaché pour le compte de son
unité au centre d'écolage n°1 de Soest (Allemagne
occidentale). Le 14 mai 1949, il revient à Tournai pour la
naissance de son fils.
Le drame.
Le 15 juin, il signe son réengagement, le jour de la remise de
l'Armée sur pied de paix et le lendemain, 16 juin, le drame
survient !
Il participe à des manœuvres à Wickede (A.O.) qui
ont débuté le matin même. C'est ce jour-là
que le Ministère de la Défense Nationale a
décidé que, désormais, les tirs seraient
effectués au moyen de munitions "à blanc" et non plus
à balles de guerre. La décision parvient trop tard, les
hommes sont déjà sur le terrain, on remplacera les
munitions le lendemain. En milieu de matinée, en ricochant sur
un obstacle, une balle vient frapper le jeune militaire tournaisien en
pleine tête. Transporté à l'hôpital de
Wickede, son décès sera constaté à 11h du
matin comme le consigne le sous-lieutenant Nicolet du 12e Bataillon de
Ligne sur déclaration du major Armand Bockourt, de l'adjudant
Marcel Bughin et du sergent Charles-Antoine Debressing.
Trois jours plus tard, sa dépouille est rapatriée dans sa
ville natale et déposé à l'Hôpital Militaire
Quartier Major-Médecin Léon De Bongnie où se
dérouleront, dans la chapelle, les funérailles auxquelles
participeront un détachement du 12e Bataillon de Ligne, des
représentants des autorités civiles et militaires, un
imposant groupe de policiers communaux, d'anciens joueurs de l'Union de
Tournai et de très nombreux Tournaisiens anonymes. En un long
cortège silencieux, son corps sera emmené au
cimetière du Sud où il repose désormais.
Par arrêté du Régent du 1er novembre 1949, à
titre posthume, le sergent Fernand Tranchant se verra attribuer la
Croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold II et la
Médaille commémorative de la Guerre 1940-1945 avec deux
sabres croisés. De son vivant, il avait été
décoré de la médaille de Volontaire de Guerre
1940-1945.
Il laissait une veuve d'à peine 24 ans et un fils âgé d'un mois.
(sources : archives familiales - documents fournis par le service des
Archives de l'Armée - photos : collection familiale).
Publié avec l'autorisation de son Fils Serge Tranchant.