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A la mémoire d' Emile Montignies

Stele emile montignies

Ci dessous texte de Robert Blervacq, repris dans son livre "Blandain de 1919 à 1945", page 267 à 263.

Emile MONTIGNIES, né à Hertain le 15 octobre1920.
Quelques informations le concernant durant l’occupation:
Après l’ordonnance allemande d’octobre 1942 et qui concernait le travail obligatoire en Allemagne, Émile Montignies exerce un emploi à la Fromagerie Saint-Joseph de Blandain à partir du 10 janvier 1943 et il y restera jusqu’au 10 octobre de la même année.
Engagé dans un mouvement de Résistance à Blandain, il deviendra réfractaire le 19 octobre 1943, Il se cachera et logera, notamment, au domicile de Victor Coupleur-Delvaux aux Empires.
Après une mission en service commandé, début de l’automne 1943 semble-il, sur le territoire de Blandain mais ayant échoué, Emile Montignies a dû se cacher.
Il apparaît qu’il se réfugiera dans le maquis, plus précisément, dans la région d’Arc-Ainières.L’aspect historique de ce qui suit est à considérer avec certaines réserves.
En fait, Emile Montignies devait exécuter une jeune femme (R.D.) qui aurait pu communiquer, paraît-il, une information importante aux Allemands.
Une question se pose. Quelle information sérieuse pouvait-elle donner à l’occupant pour justifier une telle exécution  ?
Bien évidemment puisqu’il avait accepté, Émile Montignies devait alors obéir tout comme son donneur d’ordres, d’ailleurs.
L’attentat se passait aux Empires derrière la Fromagerie. Ce faisant, il n’était parvenu qu’à blesser la victime par une seule balle de revolver. N’ayant pu achever sa mission, on ne sait pour quelle raison et ayant été reconnu par la victime, il devait donc disparaître dans le maquis.
La blessée revint à son domicile à Blandain après s’être reposée chez une tante afin d’y recevoir les premiers soins. Ensuite au domicile de sa mère où elle logeait (Quenoque), elle fut soignée par le docteur R.P et c’est plus tard que Kellig aurait appris le nom du
« terroriste ».
L’attentat aurait été effectué très certainement début octobre 1943, puisque c’est le 10 octobre qu’il quitte son emploi à la fromagerie.
Il apparaît, aujourd’hui, suivant le donneur d’ordres, que cette mission était probablement une erreur de jugement.
Dans le maquis, beaucoup plus tard on retrouve Emile Montignies officiellement fin août et les premières journées de septembre
1944 dans le groupe de Résistants sous les ordres de l’abbé Dropsy ( Mon oncle ) et de Simone Ghisdal ( Ma tante)  à l’est d’Antoing, plus précisément à Vezon et Pipaix.
A cette époque, l’abbé Dropsy se cachait à la ferme Orgelot sur le territoire de Pipaix et située dans l’angle que formaient à partir de Barry la chaussée de Bruxelles et la chaussée de Mons. Cette ferme était accessible par deux chemins de terre et sa cachette se trouvait sous un poulailler.
Quant à Simone Ghisdal, elle se cachait dans une maison à Vezon. En se référant aux rapports de ses chefs, Emile Montignies   participait  à des   missions dangereuses.
Extrait   du   rapport   dactylographié   de   Dropsy      (page   7).suivant   Madame Adelson Dehon « Enfin les salopettes tant attendues sont annoncées ; la bonneterie Fernand Fiévet à Frasnes-lez-Buissenal les a reçues. Le temps de faire la répartition et d’annoncer leur arrivée en fixant rendez-vous et mot de passe et nous sommes au samedi 2 septembre au matin. Le boche, en pleine retraite, réquisitionne vélos, camions et autres véhicules qu’il rencontre sur son passage.
Que faire? La solution est vite trouvée : le camion de Robert Mauroy est camouflé avec desbranches. Thanasse, Quinze bougies et Emile Montignies s’habillent en boches.
Ma Tante se munit de sa carte de Gestapo et en route. Robert prend l’air piteux d’un chauffeur civil réquisitionné bien malgré lui, et qui se demande comment vont tourner les affaires.....Trois heures après, ils étaient de retour, Quinze bougies et Thanasse assis tour à tour sur une aile de l’auto, carabine en travers des genoux tout comme faisaient les Fridos pour veiller aux avions....
On en avait été quitte pour quelques regards. Mais les ballots de salopettes ne dépassaient guère la cinquantaine au lieu des cent annoncées.
De Simone Ghisdal. « le 02 au matin,.........expédition à Frasnes, toujours avec Passe-Partout et son camion (camouflé au moyen de branches) et accompagné de Thanasse, Quinze bougies et Raymond (Montignies) habillés en Allemands SS et armés...»
Emile Montignies avait donc le surnom de «    Raymond    ».
Comment Emile Montignies perdit la vie    ?
En se référant aux rapports de ses chefs, c’est lors d’un affrontement imprévu avec un blindé allemand en fuite.
Extraits du rapport  dactylographié  de  Dropsy (page  8). suivant  Madame Adelson Dehon.
« ...3 septembre, à 09 h 30, départ pour le PC de Vezon.. En route, collision avec un blindé boche remorquant un canon. Rafales et rafales de mitraillettes allemandes contre 2 pistolets 7,65. On se défile de son mieux mais R d’Hooge et Emile Montignies sont blessés, ce dernier mortellement... »
A ce moment de la journée, des GI’s américains avaient déjà investi le centre-ville de Tournai qu’ils contrôlaient, des combats ont encore lieu entre des Allemands encerclés dans le bois d’Ere et des soldats américains pendant que les troupes britanniques franchissent la frontière franco-belge à Hertain et à La Glanerie.
Il faut rappeler qu’il y a encore quelques rares soldats allemands désemparés et en petits groupes qui se replient rapidement d’une façon dispersée vers l’est. Or, suivant la demande des alliés, les Résistants les traquent autant que possible afin qu’ils ne puissent regagner une position défensive sur le Rhin.
Comment s’est déroulé exactement l’affrontement entre Emile Montignies et les Allemands en fuite près de la ferme Mahieu au hameau de Wéaux à Baugnies, à la limite de Vezon ?
Le court résumé de l’abbé Dropsy décrivant l’accrochage n’est pas suffisamment explicite ni détaillé pour répondre à la question.
Suivant le rapport succinct de Simone Ghisdal, elle précise que le dimanche 03 septembre
« ...Vers midi, regagnant le P.C. à Vezon accompagnés de Montignies ; celui-cifut tué au cours d’une rencontre avec l’ennemi. »
L’heure de l’affrontement ne correspond pas avec celle de l’abbé Dropsy (9h30 et midi). L’écart horaire entre les deux données,
sans doute imprécises, ne serait-il pas dû au décalage horaire entre l’heure britannique (Londres) et l’heure allemande (Berlin).
Ils sont plusieurs Résistants (le mot accompagnés comprend un «    s ») et ils viennent de Pipaix où ils auraient transféré des armes du dépôt de Vezon. Lorsque Simone Ghisdal écrit « tué », elle veut sans doute préciser « blessé mortellement » ou alors, en se retirant
sous le feu nourri du blindé allemand, Emile Montignies aurait été laissé sur place comme « tué » ( ?).
Monsieur Mahieu, fils du fermier de l’époque et la Résistante Madame Olga Hautecoeur qui n’ont pas vécu l’événement se souviennent de l’information suivante et qui ne devrait pas être négligée sans pour autant la considérer comme parfaitement exacte.
Il apparaît que le fermier Mahieu à cette époque avait creusé une tranchée depuis son puits qui se trouvait sur ses terres entre la route communale et ses bâtiments pour y placer une tuyauterie.
Dans   le   contexte   de   l’affrontement, des Résistants dont Emile Montignies et Richard D’Hooge se seraient réfugiés dans cette tranchée au cours de l’accrochage avec le blindé allemand.
Ce serait à cet endroit que Emile Montignies aurait été touché au ventre et au talon.
Le blindé ennemi ayant disparu rapidement, la fermière Nelly Hellin (née le 23-12-1920 et épouse Mahieu) lui aurait apporté les premiers secours en le ramenant sur un matelas alors qu’il souffrait énormément de sa grave blessure.
A noter que Richard aurait été touché dans les mêmes circonstances, suite du rapport succinct de Simone Ghisdal
« conduit à la clinique du Dr Dulière à Tournai, il y décédera dans l’après-midi »
Dans le difficile contexte du moment et suivant d’autres informations, il apparaît que Emile Montignies était sans vie durant le transfert et que ce serait à la clinique que l’on aurait constaté son décès.
Il s’agit d’une clinique privée qui se trouvait face à la plaine des manoeuvres (actuellement à la jonction de l’avenue Montgomery et de la chaussée de Willemau) et qui a cessé ses activités après guerre.
C’était le dimanche 03 septembre 1944, le jour de la libération du Tournaisis.
Quant à Richard D’Hooge dont les blessures étaient moins graves apparemment sera sauvé.
« Il est heureux qu’Antoine Botteman qui avait déjà rejoint le PC ait aperçu l’arrivée du blindé en cause et ait donné l’alerte, permettant ainsi aux A.S. non armés (pratiquement tous) de se mettre en sécurité. »
Cette partie du texte précise que le blindé allemand était passé auparavant devant le PC de Vezon où s’étaient réfugiés les Résistants sauf Willy Isbecque qui a pu échapper, ventre à terre, aux tirs imprécis de plusieurs Allemands installés sur le blindé roulant à vive allure.
Emile Montignies perdit donc la vie le jour de la libération de son village, du Tournaisis et d’une grande partie du pays. Il avait près de 24 ans.
Son corps fut ramené et exposé à Blandain au n°74 au Touquet, dans cette maison tranquille où vécurent deux Résistants «Ma Tante » et Désiré Catelle, où se cacha le chef de la Résistance du Tournaisis soit l’abbé Dropsy jusqu’en juin 1943. C’est également dans cette
maison où furent, ensuite, cantonnés des soldats allemands début 1944 et qui après leur départ devant l’arrivée des alliés devint le lieu de la Résistance de Blandain.
Les funérailles de Emile Montignies eurent lieu le mercredi 06 septembre 1944 à Blandain.
La Commune de Blandain donna son nom à l’une de ses rues au hameau Empires afin d’immortaliser son action de Résistant et sa mort suite à un affrontement armé.
Un monument fut élevé à sa mémoire près de la ferme Mahieu au hameau de Wéaux à Baugnies à la limite de Vezon, là où il fut touché à mort sous les tirs de l’ennemi en fuite.
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Je cherche des documents et des photos sur cet homme , merci.

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