A
la mémoire de Jaumotte Arthur, réfractaire et
soldat 1940-1945
Texte de son fils, Jean Claude Jaumotte
Le 27 décembre 1921, naissance à NEUFCHATEAU d’Arthur-Emile JAUMOTTE.
Ses parents se sont connus pendant la première guerre mondiale, alors que les habitants de COMINES
avaient été forcés
‘’d’évacuer’’ dans la
région de NEUFCHATEAU.
Une cominoise (Valentine ROSSEAU), avait alors fait la connaissance de Gislain JAUMOTTE, qu’elle épousera une fois les hostilités terminées.
Leur fils Arthur naquit à NEUFCHATEAU, toutefois, sa mère qui ne s’habituait pas au rude climat de la région
finit par convaincre son mari de revenir vers COMINES. C’est
là que Gislain exerça le métier d’entrepreneur en bâtiment, principalement en carrelage. Le travail ne manquait pas dans la région après
les dégâts occasionnés par la guerre. COMINES, qui
se trouvait sur le front, avait été totalement
rasée en quatre années de combats.
Arthur fréquenta l’école communale de COMINES.
En
1940, la guerre est déclarée. Il est un jour
convoqué à la Kommandantur à YPRES, à cause
de ses activités,
après dénonciation d’une cominoise. Peu de temps
avant son interrogatoire, il se méfie de ce
qui peut lui arriver et s’enfuit à vélo vers
COMINES. Depuis ce jour il est recherché par l’occupant et trouve refuge chez la famille de Maurice MORTREU et Marie DELHAYE, qui deviendront à la fin de
la guerre sa belle-famille.
Dès
la libération de COMINES, il s’engage à
l’armée afin de combattre ces boches qu’il ne
supporte pas.
Il suit la courte formation de sous-officier à CASTEAU et une fois sa brève instruction terminée part pour le front avec le Ier bataillon belge de fusiliers qui se battra avec les troupes alliées (principalement britanniques et canadiennes) lors de la campagne de Hollande.
C’est peu de temps avant la fin de la guerre qu’il tombe gravement malade, il est ramené à COMINES avec d’autres blessés dans la benne d’un camion.
Sa pneumonie très mal soignée lui laissera de graves séquelles qu’il paiera jusqu’à la fin de ses jours.
C’est
aussi cet état de santé à cette époque qui
mit fin à sa carrière militaire.
Il
avait été reconnu comme ‘’grand invalide de
guerre’’, dès les années ’50.
Tout au long de sa vie après la guerre il a aidé des hommes, anciens combattants, invalides, prisonniers, résistants et des veuves d’anciens combattants à obtenir les droits et reconnaissances auxquels ces gens avaient droit du fait de leurs actes durant la guerre.
Certaines de ses décorations et diplômes témoignent de ses innombrables actions en faveur des autres.
Il a aussi toujours tenté de rapprocher divers mouvements d’anciens combattants, volontaires et invalides
de guerre tant belges que français à se retrouver pour
que ne s’oublie pas cette période de notre histoire.
Je garde aussi le souvenir de deux choses qu’il faisait quand il changeait de voiture, c’était le placement sur le parebrise de sa plaque ‘’ GIG ’’ (pour grand invalide de guerre) et sur la calandre de sa
voiture, d’une paque émaillée octogonale de couleur
rouge avec une lettre majuscule ‘’A’’ blanche, qui
était l’insigne de la première armée
américaine, à laquelle l’unité avec qui il
avait fait la campagne de Hollande avait appartenue. Une copie d’une lettre de reconnaissance des actes accomplis durant cette
période de la guerre par les fusiliers belges, signée par
le chef des armées alliées, le général Dwight D. EISENHOWER a été remise à chaque membre de son unité à la fin de la guerre.
Ces décorations et diplomes
Copie de la lettre de reconnaissance signée par
le chef des armées alliées, le général Dwight D. EISENHOWER.
Le texte ci dessus traduit dit:
Quartier Général Suprême. Force
expéditionnaire alliée. Bureau du commandant
suprême.
Je souhaite rendre hommage au premier bataillon de Fusilliers pour la
façon tout à fait méritoire et exceptionnelle dont
il accompli son devoir militaire alors qu'il servait dans la
première armée Canadienne, du 14 décembre 1944 au
mois de mai 1945.
Ce bataillon a véritablement contribué à la
réussite des opérations de l'unité dans laquelle
il servait. Le noble esprit de corps et la grande détermination
dont ont fait preuve ces officiers et les hommes du premier Bataillon
Belge de Fussiliers leurs a permis de mener à bonne fin toute
mission quelle qu'elle fut qui lui était assignée,
contribuant ainsi de façon incommensurable à la glorieuse
victoire des Nations Alliées.
Les exploits exeptionnels de ce Bataillon font honneur non
seulement au bataillon mais également à toute
l'armée Belge.
Le Commandant Suprème
Le Lieutenant Colonnel Woussen
Page en construction
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