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 Edmond Dewulf, résistant, Blandain.

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Décédé le 1° décembre 1944  à Neuengamme en Allemagne, où il a été déporté, soupçonné d'avoir hébergé deux aviateurs Américains, John Singleton et William Muse .

Capture d'écran, cette vue carte vient de l'article  ICI

edmond Dewulf resistant blandain

Lucas Masquelier me transmet ces infos:

La famille Dewulf de Blandain faisait parti de la section 1053 de l'Armée Secrète. La maison familiale hébergea lors de la seconde guerre mondiale deux aviateurs américains, le lieutenant-pilote Johnny Singleton et le sergent-mitrailleur William Muse. Ces derniers furent photographiés en tenues civiles devant une habitation de Néchin peu avant leur arrivée dans la famille Dewulf.
Déjà soupçonné par les services de renseignements nazis d'intelligence avec l'ennemi, Edmond (père), Edmond (fils) et son frère furent tous les 3 raflés le 6 juin 1944 à Blandain dans ce qu'on appellera la Rafle de Tournai-Ouest. Porteur d'un tract de la résistance, Edmond fut déporté en Allemagne au camp de Neuengamme où lui sera attribué le matricule 44881. Il décédera dans le camp le 1er décembre 1944.

Une tombe avec son nom dans le carré d'honneur du cimetière de Blandain.

dewulfedmond resistant


Ci dessous texte de Robert Blervacq, repris dans son livre "Blandain de 1919 à 1945" pages 265-266.
Edmond Jules Henri DEWULF (fils).
Né à Sombreffe le 20 janvier 1923. Domicilié au n°23, Quenoque.
Il est employé au Ministère des finances à Bruxelles, il utilise régulièrement le train pour se rendre à la capitale et en profitera pour ramener à plusieurs reprises à Tournai des exemplaires du journal clandestin «    La Libre Belgique    ». Il s’intègre dans la Résistance, plus précisément dans la section 1053, immatriculé sous le n°1053-17.
Arrêté à son domicile par des SS flamands le 06 juin 1944 lors de la rafle de Lamain et villages voisins, il est emmené avec son père et jeune frère à l’école communale d’Hertain ainsi que la plupart des hommes de son voisinage.
Suite à un document trouvé dans la poche de son veston, il est interrogé, brutalement dans la cour de l’école d’Hertain paraît-il, alors qu’en fait, il s’agissait d’une souche d’un carnet «    Solidarité    » sur lequel, il était inscrit
Soutenez les victimes de l’occupant.
Cela aurait suffit, paraît-il, pour que les trois Dewulf soient transférés et incarcérés au haftlager de Tournai (prison au bld Léopold) avec les autres suspects arrêtés lors de la rafle.
Il restera à Tournai jusqu’au 13 juillet, date à laquelle il sera emmené à la prison de Mons. Il apparaît que son père a été aussi emmené par le même convoi puisqu’il a été également incarcéré à Mons.
De même, il est possible que René Delrue ait été du même convoi.
Après la libération de son père (le 13 août), il fut transféré le 30 août ou à la prison de Charleroi ou à St Gilles ( ?).
Il aurait pris le train pour l’Allemagne à Bruxelles le 31 août pour arriver le 02 au camp deconcentration de Neuengamme ou dans l’un des 80 ou 92 camps satellites (ou kommandos).
Il avait le N°matricule 44.881 et il mourut le 01 décembre 1944 à moins de 22 ans.

Le camp de concentration de Neuengamme.
Il est situé au Nord de l’Allemagne à 25 km au sud-est de Hambourg sur la rive droite de l’Elbe. Il est mis en service le 13 décembre 1938 par le transfert d’un kommando du camp de Sachsenhausen (ouvert en 1937).
Le 04 juin 1940, Neuengamme est administrativement indépendant et le nombre de prisonniers était de 2.000 dont 80% d’Allemands.
Le but initial est de fournir une main-d’œuvre à une briqueterie en vue de produire les matériaux  nécessaires à la construction sur les rives de l’Elbe.
En 1941, l’administration SS classe Neuengamme dans la « catégorie II » soit la catégorie du régime sévère  pour ceux qui sont condamnés par les Nazis pour faits de résistance ou de refus de travail obligatoire, mais susceptibles de redressement et d’amélioration.
Durant la guerre, le pourcentage d’Allemands incarcérés passa à 10%. Il y eut 96 camps (kommando) périphériques, en annexe.
Les exécutions étaient réalisées par le gaz (camions et dans un bunker), par pendaison, par mauvais traitements et transferts vers les camps d’extermination.
Des expériences médicales ont été également pratiquées. Il y avait un four crématoire.
Environ 106.000 personnes des deux sexes ont été détenues dont 4.500 Belges environ
Plus de 55.000 détenus ont été assassinés ou ont succombé aux souffrances endurées dont 2.000 Belges.​
Devant l’arrivée des alliés et durant le mois d’avril, les SS ont fait évacuer tous les déportés dans cinq directions et c’est dans un camp vide que l’armée britannique entra le 04 mai 1945.
Alors qu’il était effectivement Résistant, Edmond Dewulf est parti mourir pour une souche de papier qui ne prouvait en aucune façon qu’il s’opposait de fait à l’occupant.
La commune de Blandain donna son nom à l’une de ses rues afin d’immortaliser son action de Résistant et son « martyr » dans un camp de concentration.
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Témoignage de Jean-Philippe Pochart :
 Mes parents résidaient le 06/06/44 à Hertain dans la ferme de ma grand mère, car ils avaient quitté Tournai de peur des bombardements. Des collabos flamands ( les noirs ) sont arrivés dans les circonstances que l'on sait et on encerclé le village, en rassemblant des habitants dans l'école pour les interroger. Ils ont vu les noirs battre comme plâtre le pauvre Dewulf à coup de crosse en le faisant courir en rond dans la cour. Ma mère ( à l'époque enceinte de mon frère ) fut interrogée par un officier qui lui dit qu'elle pouvait tout dire, que mon père interrogé à coté avait tout avoué ( ficelle grosse comme un cable de marine ...), elle eut la présence d'esprit de répondre qu'il n'aurait rien su dire puisqu'il ne savait rien... entre temps d'autres noirs fouillèrent la ferme de ma grand mère ( mes deux oncles étaient cachés entre deux plafonds dans la ferme d'en face ( chez les demoiselles Bouche ) et ma grand mère, flamande d'origine, leur proposa une omelette au lard pour les occuper et baragouina avec eux en flamand.
Mes parents n'étaient pas rassurés du tout car papa faisait partie de la presse clandestine et sur la cheminée de la salle à manger où ils mangeaient les omelettes, il y avait deux grand vases rouges ( actuellement chez mon frère) remplis de tracts... trop occupés à manger et en sympathie parce que la grand mère parlait flamand, ils ne fouillèrent plus rien. Mes parents m'ont exposé qu'à un moment donné une estafette à moto est arrivée et aussitôt ils sont tous partis à toute allure au grand soulagement des habitants d'Hertain.

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Je cherche des infos et documents sur cet homme, merci de me contacter.
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